Delphine Ernotte en appelle à des Etats généraux de l’audiovisuel

Le 14/11/2017 à 16:41 par Thierry Wojciak

Le Monde / CB news

 

La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci propose de constituer une « équipe de France de l’audiovisuel » réunissant groupes publics et privés après des « Etats généraux » du secteur, dans une tribune parue mardi dans Le Monde. « Il est possible de constituer en quelques mois « l’équipe de France » de la création audiovisuelle et de devenir un champion européen qui pèse sur la scène mondiale », a-t-elle estimé après avoir dressé un portrait sombre d’un secteur audiovisuel français à la peine face aux innovations numériques. Cette « alliance » pourrait se constituer après des « Etats généraux de l’audiovisuel » à organiser début 2018, qui réuniraient « toute la société civile de l’audiovisuel, les auteurs, les créateurs, les producteurs, les responsables de chaîne », selon elle.

 

Delphine Ernotte appelle aussi à « des rapprochements d’acteurs publics autour de la création, la production, la digitalisation et la distribution d’images », alors que France Télévisions devait proposer lundi au gouvernement des pistes de synergies avec les autres médias publics. Deuxième priorité pour elle : le numérique. France Télévisions a prévu pour le printemps 2018 le lancement d’une nouvelle plateforme de vidéo à la demande, réunissant ses productions et celles de producteurs français. Mais la plateforme doit « aller plus loin en travaillant de concert avec les télévisions privées, gratuites ou payantes, les opérateurs de télécommunications, les plates-formes existantes et les start-up », souligne-t-elle dans son texte. Des discussions avec TF1, M6 et Orange pour créer un « Netflix à la française » avaient échoué en 2015. La présidente de France Télévisions s’adresse aussi aux autres services publics européens, appelant à plus de coproduction. « Les chaînes scrutent trop les marchés nationaux, alors que nos téléspectateurs regardent des séries du monde entier », souligne-t-elle, évoquant la possibilité de fonder rapidement un « Netflix public européen ». « Il y a urgence si nous ne voulons pas que la France disparaisse des écrans du monde », lance-t-elle. « Nous ne produisons que 800 heures de fiction par an, quand nos voisins allemands et anglais tutoient la barre des 2000 heures ».