Accueillir le duo Caro/Jeunet à la Halle Saint Pierre est une évidence. Bien sûr il y a Montmartre indissociable des pérégrinations sentimentales d’Amélie Poulain, et Alien la créature biomécanique du dessinateur H.R. Giger à qui la Halle consacra une rétrospective en 2005. Il y a aussi des artistes emblématiques de la Halle Saint Pierre que Jeunet découvrit au fil de notre programmation : l’electromécanomaniaque Gilbert Peyre et son esthétique foraine, Ronan-Jim Sevellec et ses cabinets de curiosités miniature à l’élégance fanée ou encore Jéphan de Villiers et son petit peuple imaginaire nostalgique des civilisations perdues. Leurs œuvres et les objets « fétiches » des films des deux réalisateurs ne forment qu’un même monde ouvrant de nouvelles voies vers l’imaginaire. Dans ce monde onirique et fantastique où les limites de l’impossible sont toujours repoussées, le rêve enfantin côtoie le conte noir, l’absurde et le cocasse le réalisme poétique.